La Recouvrance

 Après un an et demi de recherche, de réflexion et de développement, mon projet pour une maquette de la Recouvrance a enfin abouti. D'abord présenté à Carrefour à l'été 2011 comme un prototype raté, ce projet développe l'idée d'utiliser la courbure des briques pour donner une silhouette harmonieuse et proportionnée à la coque. L'effet de courbure, c'est le phénomène qui se produit en forçant deux briques emboîtées l'une dans l'autre à se courber ; en maintenant leur écartement à l'aide d'une structure adaptée, la courbe peut être maintenue et modulée pour obtenir toutes sortes de formes circulaires à grand rayon, ce qui convient parfaitement dans le cas d'une coque de navire léger. 

 Réplique d'une goëlette aviso légère et taillée pour la course, l'escorte et la transmission de messages entre les vaisseaux, la Recouvrance est aujourd'hui basée à Brest et en est une ambassadrice de premier ordre. Dans mon chantier naval, c'est surtout le projet qui inaugure une nouvelle série visant à reproduire des navires existant réellement. 

 Si la technique de la courbure a permis de créer une coque sur mesure plutôt satisfaisante, la principale difficulté de ce modèle a résidé en la constitution des mâts, posant des problèmes de proportions au niveau des voiles. En comparant avec les photos du navire en rade de Brest, on remarquera de nombreuses anomalies, notamment en ce qui concerne la taille des voiles carrées ; le plaisir des yeux est cependant relativement préservé, et comme il s'agit toujours de LEGO, c'est l'évocation de la silhouette caractéristique du navire qui permet son identification visuelle. 

 Un autre problème posé par cette reconstitution, et qui constituera un défi sur tous les projets de cette nouvelle ligne représentant des bateaux aujourd'hui visitables, c'est que les mâts et la coque sont solidaires, indissociables, et que l'ensemble doit donc être capable de supporter le transport sans casse. La Recouvrance n'ayant pas encore été inauguré en exposition, l'incertitude plane toujours autour de cet aspect. L'une des particularités de ce genre de goëlettes lancées à la fin du XIX° siècle, c'est que leurs deux mâts sont inclinés vers l'arrière de façon à augmenter la surface des voiles tendues dans l'axe de la quille. Ce détail, qui n'en est pas un, est particulièrement délicat à reproduire en LEGO, et implique d'opter pour une technique d'assemblage des mâts qui doit prendre en compte le déséquilibre. 

Sur cette photo, le pont de la Recouvrance est visible ; j'ai essayé de reproduire les éléments de l'original, bien que ce ne soit évidemment pas à l'échelle, on reconnaîtra cependant les caillibotis et les bossoirs d'ancres. Pour ce navire, je me suis permis de recouvrir le pont de tiles tan, et d'ateler des canons de petit calibre sur six des dix-huit sabords que comptent les deux bordées. La Recouvrance est l'un des projets qui me tenaient le plus à coeur, et le fait de le voir désormais accompli et prêt à l'inauguration, me permet de mesurer les avancées qu'il a permises en matière de construction navale en LEGO, ouvrant la voie à une série de nouveaux modèles qui viendront enrichir mes ateliers. 

Présentée à l'école navale de Lanvéoc, la Recouvrance arbore une fière allure. 

Vue de la proue et du mât de misaine penché vers l'arrière. 

Sur le pont, les officiers veillent. 

A la poupe, la barre présente la particularité d'être manoeuvrée dans le dos, en restant tourné vers le cap. 

Sur le pont, des mini-canons ont dû être mocés pour pouvoir rentrer dans l'échelle de la réplique. 

Visuel de l'étrave qui, comme la plupart de mes bateaux, ne porte pas de figure de proue, trop compliquées à réaliser à cette échelle sans défigurer l'ensemble. 

Vue de face, la Recouvrance vogue au côté du Renard.